Mon hier est ailleurs

portrait de huit jeunes naufragés de la vie

Quelle brève saison que la jeunesse! C’est d’autant plus vrai pour Imad, Maryska, Ibrahim, Raza,

Dinesh, Sabo, Jacob et Benjamin. Certains ont été rejetés, abandonnés, chassés; d’autres se sont échappés. Jacob, Raza et Dinesh ont fui les horreurs de la guerre qui frappe le Soudan, l’Afghanistan et le Sri Lanka. Imad et Benjamin ont été lâchés dans la jungle des rues ghanéennes et marocaines. En Ukraine et en Guinée, Maryska et Ibrahim ont subi les fureurs d’un père meurtrier. Quant au petit Sabo, il s’est retrouvé piégé dans les fi lets de sa famille de résistants kurdes syriens.

Début des années 90, ces sept garçons et cette jeune fille naissaient sous d’autres cieux. Aujourd’hui, ce sont nos enfants. Ce pourrait être le quota d’une journée, de n’importe quelle journée. Un enfant non accompagné débarque chez nous en moyenne toutes les trois heures, soit environ 1.600 au cours des six premiers mois de 2011.

Leur nouvelle vie commence ici, mais les débuts sont loin d’être roses; les dés sont déjà jetés. Viol, meurtre, guerre, trahison, violence familiale, drogues et errements de sans-abri: aucun des fl éaux qui rongent le genre humain ne leur a été épargné. Ils s’en sont sortis vivants, mais les souvenirs qui pèsent sur leur vie sont parfois lourds à porter.

La journaliste et écrivain Catherine Vuylsteke les a suivis tous les huit de septembre 2010 à juin 2011, et a ainsi écrit le livre ‘Mon hier est ailleurs’.

Dans la presse
entretien dans Joos à Radio 1 (néerlandais)


© Alain Schroeder


© Alain Schroeder


Marwan Miftah in zijn kamer in het internaat Maurice Careme.
© Nick Hannes